Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il est tout à fait possible d’aimer les Disney si l’on est adulte. Notamment si l’on est une personne avec une forte dose de pathétisme, montrant un déni de la réalité, ayant une faible estime de soi et conduisant une Dacia Lodgy ou une Opel Corsa. 

Maintenant que les bases sont posées, intéressons-nous tout d’abord aux origines de l’entreprise. L’empire Disney remonte à la création de la société Disney Brothers Studio par les frères Walt et Roy O. Disney. En 1923, ils ont fondé cette petite entreprise à Hollywood, en Californie. En 1927, ils prennent de l’ampleur en produisant une série de courts métrages animés mettant en vedette un personnage appelé Oswald le lapin chanceux (élevé à la campagne, voilà une probable piste de leur inspiration animale). Mais, en 1928, Walt Disney se la fait mettre à l’envers par son distributeur, Universal (COMME PAR HASARD) et perd les droits d’Oswald. 

Malheureusement, Walt persévère et reste agrippé à son délire animal. C’est alors qu’il créé un nouveau personnage emblématique. Surprise : Mickey Mouse, avec l’aide de l’animateur Ub Iwerks. La première apparition de la souris autiste a eu lieu dans le court métrage sonore intitulé « Steamboat Willie » en 1928, qui a marqué le début du succès retentissant de Disney. 

Lors de ces années de développement massif, Walt comprend vite que le divertissement familial est un marché durable et nécessaire pour la grande majorité des foyers. C’est à cette période qu’il met en place sa vision et la stratégie de son entreprise. Probablement aidé par un père violent dans son enfance, sa principale idée reste d’apporter joie et divertissement au sein du domicile puis comme tout entrepreneur qui se respecte, il revient à la réalité et cherche LA THUNE. La recette est lancée : gentils, méchants, morale, frissons, chansons avec des voix trop aigus, etc… Il dessine lui-même un modèle mêlant animations, merch, BD, magazine, télévision qui est même repris par d’autres dirigeants du groupes plusieurs décennies plus tard. Après la mort du fondateur, Disney tente un écart de trajectoire en diversifiant ses activités mais le groupe s’effondre et revient vite à la vision du créateur. 

Ce dernier paragraphe apporte une grande partie de la réponse à notre question. Disney ne se diversifie pas car leur recette magique fonctionne et continuera à fonctionner tant que des milliers de familles demandent du contenu abrutissant et moralisateur pour leurs enfants à QI négatif. Mais ne voyons pas le mal partout. Les films et séries Disney, c’est aussi faire les rêver les plus jeunes, développer l’imagination de tous et faire de la créativité, principale valeur de l’entreprise, un atout. N’oublions pas des séries comme « The Mandalorian » ou « Wandavision » qui, même si elles restent critiquables, offrent un contenu légèrement plus tourné pour les adultes qui réfléchissent.

 Alors oui, le temps de voir un « sausage party » version Disney est loin d’arriver. Mais le monde irait-il mieux sans ce rêve bleu ? Sans les figurines que l’on offre à Noël aux petits cousins parce qu’on ne sait pas quoi offrir d’autre ? Sans ces guettos utopiques nommés Disneyland ? 

Probablement que oui.

 

 

Alexandre VILLQUIN

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