Synopsis 

 

Nous sommes plongés dans la vie de Georges, un homme d’une cinquantaine d’année qui paraît mener une vie banale et qui, du jour au lendemain, quitte tout pour s’acheter un manteau en daim. La solitude va peu à peu le conduire sur le chemin de la folie, et le simple attrait qu’il avait pour son manteau vire à l’obsession. Celui-ci va le pousser à commettre une série d’actes violents qui va constituer le dénouement du film.

 

La Critique du Film

 

Quentin Dupieux nous raconte son envie de filmer la folie qu’il réalise à travers Le Daim. George, interprété par Jean Dujardin, apparaît alors comme un personnage qu’on pourrait qualifier de fou mais qui en même temps garde une grande part de réalisme. Cette folie n’est pas si anodine : si le personnage se parle à lui-même de nombreuses fois dans le film, Jean Dujardin nous fait remarquer que se parler à soi-même est quelque chose que l’on fait tous, même inconsciemment.

Ce film apparaît en fait comme une ode à la liberté. Le personnage de George réalise le fantasme de tout quitter pour démarrer une nouvelle vie. A travers sa fuite il se désocialise, s’organise comme un animal, il n’y a plus de réflexion, plus d’émotion, il suit son instinct.

Le personnage semble perdre le contrôle mais ne pleure jamais. Dès le début du film, on comprend que l’histoire se déroule après une rupture amoureuse, George a déjà vécu les pleurs, on arrive après, d’où cette impression de foncer dans le mur, il n’y a plus d’espoir. Le personnage n’a plus de morale, plus de soumissions aux codes sociaux, il est devenu un animal.

Le film est un véritable mélange de genres, bien que le réalisateur injecte des éléments de film d’horreur, ce n’est pas un film d’horreur mais plutôt un film sur la psychologie et les névroses du personnage. Jean Dujardin précise d’ailleurs s’être retrouvé dans ce personnage qui lui ressemble. C’est également la sensation du réalisateur lui-même, puisque George se prête au rôle de réalisateur amateur dans le film. Comme lui, Quentin Dupieux se considère comme un amateur, toujours dans l’invention, qui a essayé de faire des films sans prétention dès son adolescence. Cette histoire nous emporte ainsi dans un moment de folie, avec un film qui ne s’inscrit nulle part, jamais, dans un lieu propice à la solitude. Le glissement total vers la folie sans aucune explication, aucune raison, fait du personnage de George un véritable miroir de l’homme.

 

L’avis d’Extérieur Nuit

Lorsqu’on sort d’un film comme Le Daim on en sort muet, un peu perplexe… Quentin Dupieux frise ici avec le malaise sans jamais y tomber et c’est une sensation vertigineuse. Une chose est sûre en revanche c’est que Jean Dujardin nous rend hilare et brille dans son rôle avec un « Style de malade ! » ; réplique culte du film. Jean Dujardin a du plaisir à interpréter ce personnage et cela se ressent. Il donne à George une certaine humanité qui nous pousserait presque à nous identifier au personnage. Adèle Haenel, loin de se faire effacer par son partenaire de jeu, nous offre une prestation inoubliable avec un personnage brut, lui aussi presque animal, à la folie plus discrète mais non moins présente…

Le Daim, c’est absurde, c’est Dupieux et c’est à voir dès le 19 juin en salles !

 

 

Ecrit par Jeanne Baligand, Marouchka Alexandroff & Arthur Lhomme