Si depuis le XXè siècle le cinéma est considéré comme le 7ème art, parle-t-on seulement de films ou peut-on y inclure également les séries? 

Considérons d’abord d’exclure les séries de ce que l’on entend par cinéma. Il est vrai que le format des séries ne peut pas convenir à tout le monde. Un film dure environ 110 minutes en moyenne, alors qu’une série peut se permettre de s’étaler dans le temps. En effet, tandis qu’un film nous fait ressentir une quantité d’émotion en un court laps de temps, une série, elle, s’éparpille dans les saisons. Le défi, parfois difficile, est donc de retenir l’attention du téléspectateur ( en particulier si cette série s’appelle Friends). Ce qui peut être un succès durant la première saison, peut ensuite s’avérer être une véritable déception la saison d’après. La cause en est souvent l’envie de réitérer rapidement les résultats obtenus. Cette pression de vouloir produire toujours plus et plus rapidement dans le seul but de créer une réussite commerciale, plus présente pour le format des séries que les films, a donc souvent des conséquences sur la qualité narrative de la storyline. Cependant, ce qui est le plus reproché aux séries sont sans doute les intrigues trop prévisibles, et le désir de recopier les tendances, reflétant un manque de profondeur. Ce sont avec ces arguments que certains jugeront donc que les séries peuvent ternir l’image du cinéma.

La série Euphoria en a justement fait les frais. Avec une première saison réussie notamment grâce à une narration très développée, la série a perdu un tel nombre de spectateurs au premier épisode de la saison 2 que l’actrice Barbie Ferreira a quitté la série. Trop de précipitation peut-être en voulant rebondir sur la vague de succès rencontrée ?

 

Néanmoins, le format série présente pour avantage considérable de pouvoir s’étaler dans le temps et les détails. Détesté par certains, cela permet tout de même des adaptations de livres qui auraient été impossibles à résumer en film. Game of Thrones en est un parfait exemple, l’engouement autour de la série a pu permettre au livre d’être davantage mis en lumière touchant ainsi un public moins littéraire, mais aussi de créer une fanbase assez grande pour que des gens veuillent apprendre une langue complètement inventé de toute pièces, par George R. R. Martin : le dothraki qui compte d’ailleurs plus de 1700 mots.

On appuie aussi souvent sur la qualité supérieure des visuels et du budget des films, alors oui Babylon à coûté 80 millions de dollars, mais sa rentabilité n’en a été que plus décevante, en comparaison Game of thrones rassemble pour la saison final 15 millions par épisode, avec un bénéfice estimé par le New York Times de 1 milliard de dollars par années. Vikings, elle, représente un budget de 40 millions simplement pour la saison 1. Autant vous dire que le budget de ces séries est lui-même colossal, mais leur rentabilité traduit un enthousiasme de la part du public qui n’en est plus que fasciné par les moyens mis en place dans les costumes et les décors. 

Sans parler du fait que maintenant certaines avant-première de séries sont diffusées au cinéma, le streaming a également trouvé sa place. Bien que ces plateformes poussent au débat sur l’impact de celles-ci sur le milieu, le streaming est devenu un moyen important pour regarder du contenu audiovisuel, dont les séries, avec une augmentation de son utilisation de 21% entre 2021 et 2022. Les séries sont donc encore plus accessibles et visibles par tous, ce qui permet de toucher un plus grand nombre de monde. 

 

Alors même si l’invention des séries à créer certains navets et peut se voir répétitive, cela n’en demeure pas qu’elle a pu permettre de laisser place à des adaptations de qualité pouvant être constructive et impactante face aux spectateurs, et n’aillant pas à rougir face aux longs-métrages.

 

Alexia

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