SYNOPSIS :

Pour ses 13 ans, les parents de Max lui offre son premier camescope. A partir de ce moment, il ne s’arrêtera pas de filmer : son adolescence dans les années 1990, ses galères, ses potes, ses amours. Son objectif est de monter le « film de sa vie » qui retracera en même temps le portrait de toute une génération.

ENTRETIEN AVEC ANTHONY MARCIANO ET MAX BOUBLIL :

L’entretien avec Anthony Marciano et Max Boublil s’est déroulé avec beaucoup d’humour. Le duo n’en est pas à son coup d’essai : ils travaillent ensemble depuis les chansons parodiques et les sketchs qui ont rendu Max Boublil célèbre. Ce n’est pas non plus le premier film qu’ils écrivent à quatre mains, ensemble ils ont mis sur pied Les Gamins, une comédie dans laquelle on retrouve Alain Chabat.

Play est un film totalement immersif avec une certaine particularité : le spectateur ne voit que ce que le personnage principal, Max, film avec son camescope. Le principe mis en avant est la nostalgie du présent, le fait de filmer sa journée en sachant par avance qu’on voudra s’en souvenir. Dans un même temps, il raconte l’histoire de ce jeune homme qui a passé 25 ans de sa vie caché derrière la caméra, à attendre, avant de vivre enfin sa vraie vie.

Le maître-mot de cet entretien était donc l’authenticité. Tout le travail de réalisation d’Anthony Marciano était tourné vers un rendu le plus authentique possible. Et pour cela les principaux enjeux était le travail technique et le casting. Ces deux aspects ont nécessité un travail colossal par rapport à d’autres films. Pour la partie technique, il fallait parvenir à rendre fidèlement la qualité d’un caméscope aussi bien au niveau de l’image que du son, au moins pour la première partie du film. En effet, à partir des années 2000 le personnage principal filme avec son portable dans une qualité plus proche des caméras actuelles. Quant au casting, la difficulté résidait dans le fait de trouver des acteurs se correspondant à travers les âges pour chaque période mais qui formeraient également un groupe homogène avec les acteurs du même âge. En tout le travail de casting a duré près de 9 mois.

Le choix des scènes a également été décisif pour conserver cette authenticité. Anthony Marciano et Max Boublil voulaient être le plus représentatif possible de leur génération. Cela se manifeste par des chansons ou des moments clés, comme la fameuse coupe du monde 1998, mais aussi par des situations que la plupart ont déjà vécues : les premiers amours, se faire recaler de boite, perdre contact avec ses amis en grandissant et bien d’autres encore. Pour les moments plus personnels, les deux auteurs se sont servis de leurs propres anecdotes, donnant une dimension autobiographique au film.

Play se veut être un Gen Movie, ces films qui parlent et qui marquent toute une génération, dont font notamment partie les films de Cédric Klapisch comme L’Auberge Espagnol qui a été une source d’inspiration pour le Anthony Marciano.

Lors de cet entretien, ils nous racontent d’ailleurs avec émotion qu’en voulant rendre hommage à la génération ayant grandi dans les années 80/90, ils ont réussi à finalement toucher toutes les générations. En effet, de nombreuses personnes de tout âge sont venus leur parler des souvenirs qui sont remontés pendant le film. Même des plus jeunes s’y sont identifiés, y voyant leur possible futur.

L’AVIS DE LUCILE :

J’avais hâte de voir le concept du found footage, c’est-à-dire utiliser uniquement les images filmées par le personnage principal, appliqué à la comédie. En effet, c’est une façon de faire qu’on retrouve surtout dans les films d’horreur, Le Projet Blair Witch étant un des exemples les plus célèbres. Cependant, cette innovation ne suffit pas à faire de Play un film qui restera dans les mémoires. On passe un bon moment devant un film pas prise de tête, on rigole bien, s’identifie à de nombreuses situations et certaines scènes sont très bien réalisées mais le sujet reste trop basique rendant la fin prévisible et donc le film un peu long.

Lucile Marjollet