Synopsis :

En 1999 dans les Ardennes Belges la disparition soudaine d’un enfant va bouleverser les habitants de ce petit village. Si les suspicions et rumeurs vont très vite immerger, personne ne se doute de la triste réalité d’un événement tragique dont le spectateur est témoin…

Entretien avec le réalisateur Nicolas Boukrhief, l’auteur Pierre Lemaitre et l’actrice Sandrine Bonnaire :

Adapter un livre au cinéma n’est pas une mince affaire. Selon Nicolas Boukhrief, un livre adaptable ne doit pas avoir trop de détails extravagants, le mieux étant que l’histoire se concentre autour d’un noyau restreint avec très peu de personnages. Ici, c’est Pierre Lemaître lui-même, auteur du Best-Seller Trois Jours et une vie qui contacte Nicolas Boukrhief pour lui proposer de réaliser une adaptation cinématographique. Le réalisateur, tout de suite happé par le scénario et touché par cette histoire dramatique qui tient en haleine fut immédiatement emballé par le projet. Originaire d’un petit village de l’Aveyron, Nicolas Boukhrief connaît bien cette notion de petites communautés où tout se sait et où les commérages sont inévitables…

Dès le départ, le spectateur est témoin d’un secret, il sait tout sur le crime mais ne sait pas ce qui va se passer. Nicolas Boukrhief tenait à mettre en avant ce lien formidable avec le spectateur, nous devenons acteur de l’histoire elle-même. L’auteur lui-même nous fait une promesse de surprise, au début on s’attend à un roman policier, tous les éléments du polar sont présents avec une disparition d’enfant où les suspects vont immerger. Puis très vite, on découvre tout, l’enquête n’a plus de secret pour nous, l’intrigue s’arrête là. Pierre Lemaître se tourne ici vers le roman noir, et non le roman policier, ce qui l’intéresse c’est la culpabilité des personnages et la manière dont ils vont réussir à vivre avec.

Trois Jours et une Vie est un film sur le silence, mais l’action est présente dans ce silence. « Le silence est comme le hors-champ » relève d’ailleurs Nicolas Boukhrief. Le fil conducteur est l’enfermement progressif de tous les personnages. Le personnage d’Antoine, incarné par Pablo Pauly, se condamne à une existence morose en décidant de garder le silence, il devient prisonnier de son passé et enchaîné à son village. La mère d’Antoine, interprétée par Sandrine Bonnaire, porte l’ensemble de l’histoire. Le spectateur navigue sur son avis sur ce personnage énigmatique, on ne sait pas ce qu’elle sait ou ce qu’elle pense. Nous sommes captivés par la manière dont les personnages vont essayer de garder ce secret, on ne sait pas s’ils comptent avouer ou si la vérité va éclater d’elle-même.

L’avis d’Extérieur Nuit :

Malgré un jeu d’acteur convaincant avec une formidable interprétation de Pablo Pauly et la révélation d’un jeune acteur en devenir, Jeremy Senez, le film traîne en longueur… Mais l’esthétique singulière de Trois Jours et une Vie avec une photographique enchanteresse relève le niveau de ce drame psychologique qui dresse toute fois un beau portrait sur une enfance brisée.

Marouchka Alexandroff