Synopsis :

Béatrice célèbre avec les siens la sortie de son livre, dans lequel elle raconte l’accident de son mari qui a bouleversé leur vie. Frédéric a perdu la vue et ne peut s’empêcher de dire tout ce qu’il pense : c’est devenu un homme imprévisible et sans filtre bien que toujours aussi drôle et séduisant. Mais ce livre, véritable hymne-à-la-vie, va déclencher un joyeux pugilat car même si Béatrice a changé les noms, chacun de ses proches cherche à retrouver son personnage. Le groupe d’amis et la famille tanguent… mais certaines tempêtes sont salutaires.

La critique du film :

Le réalisateur Éric Lavaine décrit ce film comme un hymne aux amis et à la famille.
Le sujet central répond à la question de ce qu’il se passe lorsqu’un ami écrit un livre. Il traite de la manière dont chacun vit ses défauts et imperfections, en lisant le livre de Béatrice ses amis sont offusqués et ne se sentent pas traités à leur juste valeur. Écrire un livre apparaît alors comme une sorte de catharsis. D’ailleurs, pour son film, Éric Lavaine s’est inspiré d’une amie à lui, Barbara, pour illustrer le personnage de Béatrice. Ce film est en fait un mix des personnes qui ont marqué sa vie.

Dans ce film les personnages vivent à Bordeaux, un choix qui n’est pas anodin pour le réalisateur qui explique que selon lui trop de films se déroulent à Paris, il prend plaisir à délocaliser ses tournages et Bordeaux qu’il décrit comme l’une des plus belles villes de France apparaissait ici comme une évidence. La suite du film se déroule d’ailleurs au Pays Basque, lieu non moins cinématographique et qui rend l’esthétique du film extrêmement plaisante.

José Garcia qui incarne le rôle de Frédéric, un homme devenu mal voyant après un accident et qui ne peut s’empêcher de dire tout ce qu’il pense a vu ce rôle comme un challenge. Aimant les rôles complexes et difficiles pour lui celui-ci l’a tout de suite touché. Les répliques du personnage sans inhibitions n’ont cependant pas été faciles à réaliser. José Garcia met d’ailleurs un point sur la question du handicap en France, sujet traité dans le film, il fait allusion aux personnes trisomiques en Espagne qui eux ont tous une fonction, sont intégrés à la vie active. Il fait remarquer qu’en France, c’est plus compliqué, les personnes atteintes de handicap sont souvent exclues comme s’il y avait une volonté de ne pas les intégrer.

Dans ce film Eric Lavaine met en lumière le handicap et la manière dont il est perçu. La sœur du personnage de Frédéric incarne un personnage sombre, froide, elle se protège car elle ne veut pas voir la situation de Frédéric et n’accepte pas ce changement tragique.

Le personnage de Béatrice incarné par Alexandra Lamy symbolise la femme forte, qui a réussi a avancer malgré la catastrophe. Elle dévore la vie pour mieux tenir et ne pas sombrer dans la mélancolie comme la sœur de son mari. Elle est forte dans le sens où malgré cela elle ne s’oublie pas en tant que femme. Si elle va mal, tout le monde ira mal, elle est le pilier de la famille.

Marouchka Alexandroff & Youssef Nekmouche

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