Cette année fut très riche en sorties de films, entre Avatar, Top Gun ou encore Nope il a été difficile pour nous d’établir un classement des meilleurs films de l’année. Cependant, parmi les dizaines de films que nous avons visionné cette année certains ont particulièrement marqués notre attention, assez pour que l’on puisse vous les présenter dans la liste de nos coups de cœur de l’année.
DECISION TO LEAVE – Park Chan-wook
Hae-Joon, un détective insomniaque opérant à Busan, enquête sur la mort suspecte d’un homme survenue au sommet d’une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner Seo-Rae, la femme du défunt, tout en étant déstabilisé par son attirance pour elle. Dans ce thriller romantique moderne, séduisant et tortueux, l’obsession est portée à ses extrêmes. Park Chan-wook est sans conteste l’un des artistes les plus fascinants du cinéma contemporain. Il a ainsi remporté le prix du meilleur réalisateur à Cannes pour cette œuvre somptueuse et hitchcockienne. Un film qui rappelle les meilleures images de Paul Verhoeven mais dont la beauté n’a rien à envier à Basic Instinct.
TRAILER : https://youtu.be/9aMHyTqvIvU
LA CONSPIRATION DU CAIRE – Tarik Saleh
La Conspiration du Caire, thriller où Adam, fils d’un pauvre pêcheur, à première vue naïf et trop jeune, apparait plus tard comme éclairé et malin. Ces qualités l’amèneront à devenir nouveau pensionnaire à la plus renommée des universités sunnites, El Azhar, où il nous fera sillonner à travers les rues du Caire, entre religion et politique. Ce cadre-ci, celui des manigances camouflées et des conspirations de l’ombre fondent pourtant la réalité asphyxiante de la politique égyptienne.
TRAILER : https://youtu.be/l_e4cKyG8aA
FIRE OF LOVE – Sara Dosa
Fire of Love, de Sara Dosa, est un documentaire retraçant la vie de Maurice et Katia Krafft, deux volcanologues français. Ce géologue et cette chimiste ont capturé une grande partie de leur vie en vidéo, laissant les archives derrière eux afin qu’elles finissent dans les mains de la réalisatrice Sara Dosa.
J’ai eu la chance de découvrir Fire of Love lors du festival Cinéma Paridiso au Carrée du Louvre, ce qui a rendu l’expérience à couper le souffle grâce à l’écran géant et aux images spectaculaires, tellement qu’elles paraissent irréelles.
Ce documentaire est sublimé de la voix de Miranda July, cette même voix qui va nous guider tout au long de cette merveilleuse aventure qui conte l’histoire d’un couple partageant la même passion, le même amour, du début de cette relation jusqu’à la toute fin.
TRAILER : https://youtu.be/-_7XADmKVL0
BLACK PANTHER – Ryan Coogles
4 ans après le premier volet, Ryan Coogler est de retour derrière la caméra pour la suite du succès Marvel, Black Panther. En l’absence de l’interprète légendaire du superhéros, Chadwick Boseman, décédé en août 2020, c’est à Letitia Wright, l’interprète de Shuri, que revient la responsabilité d’endosser le costume de la panther noir. Côté « Méchant », la réplique est donnée à Tenoch Huerta Mejia dans le rôle d’un Nemor prêt à tout pour garder secret l’existence de son peuple au risque d’enclencher une guerre.
Black Panther : Wakanda Forever est un bon film de superhéros mais qui se distingue par le manque de manichéisme si caractéristique aux films de ce genre. La réalisation n’a quant à elle rien à envier au premier avec des paysages à couper le souffle et des scènes de combat tout aussi bien travaillé. Comme le premier volet, le film est porteur de messages de paix et d’unité, critiquant tout autant le néo-colonialisme que la guerre entre les peuples, faisant ainsi échos aux enjeux géopolitiques actuelles.
Le deuxième volet de Black Panther a donc créé beaucoup moins d’engouement que le premier, il a cependant le mérite de proposer aux spectateurs des scènes à couper le souffle et une réalisation efficace.
TRAILER : https://youtu.be/_Z3QKkl1WyM
ELVIS – Baz Luhrmann
Mon film coup de cœur de cette année 2022, j’ai eu la chance de le voir au cinéma et ça en a été une expérience encore plus belle : Elvis. L’ascension du King racontée du point de vue de son manager controversé le Colonel Tom Parker, interprété par Tom Hanks. Baz Luhrmann a réussi à réaliser un biopic flamboyant sur la vie extravagante d’Elvis Presley – qu’Austin Butler a véritablement su incarner. Une bande son et des effets spéciaux à couper le souffle : on en prend plein les yeux et plein les oreilles pendant 2h39 de film. Film à voir pour votre culture musicale et cinématographique !
TRAILER : https://youtu.be/wBDLRvjHVOY
EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE – Dan Kwan, Daniel Scheinert
Si vous êtes à la recherche d’un parfait mix entre comédie, Science-fiction et aventure, vous êtes au bon endroit.
Dans ce film, une femme sino-américaine usée par la vie est emportée dans une aventure irréelle où elle doit sauver ce qui est important pour elle. Sur le papier, ce n’est pas super vendeur, mais c’est totalement loufoque, remplis de petites références subtiles et amusantes. Un scénario des plus fantasque qui lui donne un charme si particulier. La bande son est aux petits oignons et les effets spéciaux tous plus fou les uns que les autres.
C’est à regarder sans hésitations.
TRAILER : https://youtu.be/wxN1T1uxQ2g
MATRIX 4 – Lana Wachowski
Au moment où j’écris, je suis malade. Je suis fatigué et je ne trouve pas les mots comme je veux alors que j’en ai besoin pour expliquer clairement des idées complexes et décrire des sentiments profonds.
Je viens de faire de la métapoétique. Exactement comme dans Matrix 4, qui est pour moi le film de l’année. En étant, en partie métapoetique, Matrix 4 est « méta méta » puisqu’il est méta sur la trilogie elle-même méta. Tout est brouillé.
Nous sommes dans un quatrième film dont le personnage principal est à la fois le héros et le créateur des trois premiers Matrix. Il y a une prise de recul énorme par rapport à la trilogie, prise de recul qui nous rapproche d’une certaine réalité, la vie profane des réalisateurs de la saga. Et si la trilogie Matrix n’était pas une aventure ayant permis de sauver le monde mais plutôt un produit commercial ayant bien marché ? Si la trilogie nous invitait à prendre du recul avec elle sur le monde, le quatrième film nous invite à prendre du recul y compris sur la trilogie. On nous invite, en particulier à voir les nuances, les ponts entre les mondes, à sortir des schémas caricaturaux entre monde réel et matrice, entre hommes et machines. Cela est symbolisé par la création de nouveaux lieux : les couloirs. Les couloirs symbolisent la porosité et la multitude des mondes. De plus, le personnage qui prend la tête de la mission est Sati, l’indienne de la gare de l’entre monde que l’on avait connue enfant dans la trilogie.
Le film développe également en profondeur la notion de bug, seulement évoquée dans la trilogie. Cela se voit dès l’affiche qui sonne comme un bug avec ses personnages iconiques habillés différemment, plus âgés pour certains presque plus jeunes pour d’autres. Le symbole du chat incarnant l’idée de bug est également mis en avant. L’un des nouveaux personnages s’appelle bug. Mais surtout, Trinity est marié à un autre homme, ce qui semble être un mauvais rêve pour Néo.
Matrix 4 explore donc un nouvel univers et pousse la prise de recul encore plus loin, il est donc le plus Matrix des Matrix précisément en faisant écart à la trilogie mythique ; sauf sur un point, qui semble être le seul élément profondément stable et réel dans tous ces mirages, la force magique qui unit Néo et Trinity : l’amour.
Je n’ai ici évoqué que partiellement et maladroitement un aspect de ce film mais il y aurai beaucoup à dire (je n’ai pas dit un mot sur les visuels absolument époustouflants et sublimes, par exemple). Matrix 4 est un de mes films préféré, il est pour moi au moins au niveau des trois premiers (alors même qu’il les approfondit, les complexifie, les complète et donc les rend encore meilleur qu’avant). Beaucoup de grands films choquent à leur sortie (voire floppent) avant d’être reconsidérés longtemps après, je pense que Matrix 4 aura cette histoire (à l’image de l’aujourd’hui indétrônable Citizen Kane, mal reçu à sa sortie).
TRAILER : https://youtu.be/Tj63xbpKnqo
