Cette année, l’équipe d’Extérieur a décidé de vous faire partager nos coups de coeur. Une fois par mois, vous retrouverez dans un article une sélection que quelques films ou séries qui nous ont marqués, qu’ils soient récents ou non.

En ce mois de juin, Sarah, Zoé, Loïc et Jeanne vous font découvrir les leurs.

 

Chernobyl – Johan Renck – Sarah

La (mini)série de HBO raconte la catastrophe nucléaire de Tchernobyl du 26 avril 1986 et ses conséquences humaines, politiques et environnementales. Sous l’angle d’un docu-fiction, elle met l’accent sur les mensonges d’Etat qui ont mené à la catastrophe et qui l’ont suivie, alors en période de Guerre Froide. Chernobyl met également en avant le courage des hommes, celui de ces mineurs, pompiers, médecins, confrontés à une catastrophe jusque là inédite dans l’histoire de l’humanité.

Cette série a fait beaucoup parler, et surtout en bien, mais elle en vaut réellement le coup : les 5 épisodes d’une heure que compte la série sont captivants et n’en font jamais trop. Le duo d’acteurs principaux, porté par Jarded Harris et Stellan Skarsgard ont une interprétation très juste face aux événements (et les conséquences de ces derniers), qui se produisent devant eux.

Un léger reproche pourrait quand même être fait  : la VO est en anglais, et non en ukrainien (alors que les protagonistes le sont), mais cela ne nous empêche pas de nous plonger dans l’atmosphère de la catastrophe.

En bref, si votre abonnement OCS courre toujours, foncez découvrir cette petite pétite !

 

Mathias & Maxime – Xavier Dolan – Zoé

En tant que grande fan de Dolan, j’ai eu la chance de pouvoir participer à l’avant-première de ce film à Cannes cette année.

Matthias et Maxime sont deux amis d’enfance. Un jour, pour les besoins d’un court-métrage amateur, ils se retrouvent à s’embrasser. C’est là que tout débute. Chacun commence alors à douter de ses sentiments envers l’autre, et se renferme sur lui quitte à menacer l’amitié qui les lie.

Malgré un film annoncé « différent de d’habitude » dans sa réalisation, on retrouve bien l’univers de Dolan : style rétro, bande son très présente, plans contemplatifs, conflit mère-fils, et certains acteurs qui reviennent comme Anne Dorval. Dolan, toujours très engagé, a voulu aborder la question de la masculinité en partant d’un événement anodin qui va remettre en question l’existence des deux protagonistes. Comment on se perçoit en tant qu’homme ? Jusqu’où peut-on aller sexuellement tout en se sentant encore homme ?  On a affaire à deux personnages qui doutent au moment même de leur vie où ils doivent prendre des décisions, ce film ferait presque écho à la vie de Xavier Dolan.

Les images sont ici plus importantes que les mots. Tout va se passer dans les attitudes, les regards, les comportements. Comme une mise en scène du manque de communication entre Matthias et Maxime.

Même s’il est présenté comme un « nouveau départ » pour Xavier Dolan, Matthias et Maxime nous rappelle néanmoins ses anciens films tels que Laurence Anyways ou Les Amours Imaginaires en mettant en scène des personnages dans la tourmente au niveau sentimental.

La date de sortie en France est encore inconnue, mais le film est annoncé pour cette année.

 

High maintenance – Ben Sinclair – Loïc

Si on voulait résumer simplement cette série ce serait : « un dealer de drogue se ballade à vélo dans New York et distribue sa marchandise à ses clients ».

Mais ce résumé ne serait pas suffisant pour dévoiler l’originalité et la beauté que l’on retrouve à chaque épisode. Parce que celui que l’on croit être le personnage principal n’est finalement que le fil conducteur de la série, la clé nous faisant entrer dans le quotidien de ses clients ; ce dernier s’efface pour n’être qu’un élément du décor (il n’a même pas de prénom les gens l’appelle « The Guy » ou tout simplement « The Dealer »). La drogue en elle-même n’est qu’un prétexte pour entrer dans l’intimité des personnes.

Une série tranche de vie fascinante qui nous montre les différentes facettes des New-Yorkais en ayant la décence de ne pas porter de jugements de valeurs, laissant le spectateur se faire son propre opinion.

 

La Belle Epoque – Nicolas Bedos – Jeanne

La Belle Epoque est le deuxième long métrage de Nicolas Bedos.  A l’image de son premier film Monsieur et Madame Adelman, ce film est une véritable réussite (car oui nous avons eu la grande chance de voir ce film en avant-première à Cannes, ne soyez pas jaloux !).

Le film raconte l’histoire d’un couple qui a vieilli et qui s’est oublié et surtout d’un homme désabusé de la vie, qui se laisse décrépir. Dans une tentative de redonner de l’espoir à son père, le fils du couple lui offre un retour dans le passé, dans l’époque qu’il souhaite, où le décor et les personnages seront reproduits à l’identique. C’est ainsi que l’on suit tout au long du film un homme fâché avec son temps, avec lui-même, avec la société, avec son miroir qui s’enferme dans une pièce où il a reproduit les années qui lui étaient plus favorables, les années de sa jeunesse, les années où il a rencontré une personne qui a changé sa vie…

Dans ce film le présent se joue en même temps que le passé, les histoires d’amour se croisent, les rires rencontrent les larmes.

Pour interpréter cette histoire pleine de nostalgie, Bedos s’offre un casting de luxe : on y retrouve l’émotion de Daniel Auteuil, la délicatesse de Fanny Ardant, la sincérité et la fraicheur de Doria Tillier et le charme fou de Guillaume Canet. En d’autres termes un cocktail de bonheur pour les amoureux du cinéma français comme moi.

On ne s’ennuie jamais avec les films de Bedos et comment pourrait-on d’ailleurs avec une telle histoire, un tel casting, un tel talent ? Bedos sait nous séduire grâce à ses images, ses décors mais surtout grâce à son scénario merveilleusement bien écrit, frisant de nombreuses fois avec la poésie. Ce film est très drôle, très pertinent, très écrit, très romanesque.

Le film sort en salles le 6 novembre.

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