BOUM. BANG. BAAAAAM. SKRT. BADABOUM. ON VA MOURIR AHHHH. PARS SANS MOI. AH ON SE RETROUVE ENFIN. BOUM. FIN DU FILM.

C’est à peu près ce que l’on retient des films catastrophes comme 2012, ou encore des films de science-fiction où tout explose, un peu à la Independance Day : Resurgence. Plus de dialogues, seulement des explosions : une voiture qui vole par ci, un vaisseau Alien qui s’écrase par là et qui tue à peu près toute l’humanité sauf Thierry et sa famille parce qu’ils sont beaux. Ces films où les acteurs n’ont qu’eût à courir à travers un studio et à faire semblant d’avoir un peu peur. Bon je suis dur, on aime bien de temps en temps se reposer devant des bons vieux navets où toute une ville tombe en ruine et où Jason Statham casse la gueule à tout un gang mexicain (si si ça demande des effets spéciaux).

Spielberg s’amuse avec ses fameux Tripods dans la Guerre des Mondes sorti en 2005

C’est un peu l’indigestion : trop de films soignés, trop de films retouchés, trop de films si beaux au point qu’ils ne le soient plus. A vouloir rendre le cinéma toujours plus réel, on l’a rendu plus faux que jamais. Bientôt on synthétisera même la chute d’un verre d’eau qui sait ?

Scorsese ou encore David Lynch avaient déclaré ; « Le cinéma est mort ».
De quel cinéma parlaient-ils ?

Aujourd’hui, la plupart des films au box-office sont des films à gros budgets ; souvent des Marvel comme Civil War ou Valérian et la cité des milles planètes. Le public le demande, le public le réclame : les effets spéciaux en voici en voilà pour impressionner et satisfaire une audience toujours moins exigeante.

Les studios se sont-ils adaptés au public ? Il faut le reconnaître, et Lynch a raison sur cette ligne, un film comme Mulholland Drive, si tordu, si incompréhensible, si innovateur, n’aura pas du tout le même impact aujourd’hui qu’il n’en a eu auparavant. On pense aussi à Stanley Kubrick et son Odyssée de l’espace… Déjà incompris à l’époque.

Dès lors que les premiers films à gros budgets comme le premier volet de la saga Star Wars ont vu le jour, la bulle à effets spéciaux n’a cessé de grandir, mais n’est-elle pas en train d’éclater ?

Un des premiers effets spéciaux du cinéma,
le voyage dans la lune de Georges Méliès sorti en 1902

L’inversion de la tendance est-elle réelle ?

Il faut étudier le phénomène inverse, qui est plutôt concret. Alors que l’on a connu une période d’effets spéciaux et de tournage entièrement en studio (Plus belle la vie quoi !!), la tendance inverse semble mettre en avant les films qui n’use plus du synthétique et des ordinateurs.

Un exemple concret et récent : The Revenant. « IL A DORMI DANS UNE CARCASSE DE BISON ET A EU FROID TOUT LE TOURNAGE, C’EST GENIAL ». L’authenticité du tournage et tout ce qui s’est passé en coulisse a totalement influencé le vote pour l’oscar du meilleur acteur où encore du meilleur réalisateur pour Innaritù.

On a adoré se balader dans le fin fond du Canada en compagnie de Hugh Glass incarné par Leonardi Di Caprio dans The Revenant (2016)

De même l’année auparavant, où Mad Max : Fury Road de Georges Miller fut acclamé, évidemment pour la qualité de son film, mais aussi beaucoup pour le réalisme de la plupart des cascades réalisées « pour de vrai » en Australie.

Est-il normal d’acclamer des films, qui finalement font du cinéma à « l’état pur » ? La question mérite d’être posée.

« T’es un puriste, t’aimes que les films philosophiques chiants et indépendants quoi »

Au contraire, le cinéma doit puiser dans les nouvelles technologies, c’est évidemment un plus. Cependant, il a eu tendance à se concentrer sur le visuel et non plus la forme, ce qu’on a beaucoup reprocher à Gravity. Détrompons-nous. Effets spéciaux ne riment pas avec navet bien au contraire, on ne peut que citer les plus grandes sagas telles que Le seigneur des anneaux, où plus large encore des réalisateurs comme Nolan ; qui allie brillement explosions et scénario (on citera la trilogie Batman, ou encore Interstellar, voir même Inception. Des films plutôt sympa).

Guillaume BOISSEAU

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