Après 8 ans de diffusion, nous sommes aujourd’hui à moins de deux semaines de la sortie de l’ultime saison de Game of Thrones. Adaptée de l’œuvre de George R.R Martin, cette série a rapidement conquis le cœur des spectateurs de la chaine HBO, et a fortement contribué à son succès.

Game of Thrones est devenue un phénomène mondial, révélant des acteurs comme Kit Harrington et Emilia Clarke, mais a également bouleversé les codes des séries, que ce soit par son budget ou par le traitement infligé à ses personnages principaux. Son dénouement en mai marquera ainsi la fin d’une époque.

Mais Game of Thrones n’est pas la première série à créer ce sentiment : Friends en 2004, The Wire en 2008 ou encore Breaking Bad en 2013 l’avaient déjà créé. Dans le cas de Lost, achevée en 2010, le sujet est encore tabou chez les fans, tant la fin a marqué les esprits, que ce soit en positif ou en négatif.

Une fin a ainsi une chance sur deux de décevoir son public, que ce soit par son coté trop abrupt ou par ce que l’intrigue s’épuise petit à petit jusqu’à n’en plus finir.

Mais alors, pourquoi les fins de série sont-elles si importantes ?

J’ai personnellement vécu ma première grosse déception post fin de série avec The Leftovers, diffusée sur HBO entre 2014 et 2017. Après avoir refusé de voir le dernier épisode, de peur d’être déçue, j’avais sauté de pas plus de deux mois après sa diffusion. Cette stratégie de repousser la fin n’a fait qu’agrandir ma déception une fois l’épisode achevé … et confirmé mon idée première.

Cette sorte de fuite du spectateur est connue dans le monde des séries : combien de fois avons-nous commencé une série puis à quelques épisodes de sa fin / de la fin de sa saison, nous avons cessé de la regarder ?

Pourquoi finir ?

D’un point de vue économique, une série devait auparavant se terminer pour être rediffusée et ainsi générer de l’argent : ceci explique les éternelles rediffusions de *insérer ici le nom d’une série policière sur TF1*.

Mais désormais, quand vous commencez une série vous savez généralement qu’elle va se terminer : la série et sa fin qui est liée sont pensées pour attirer les spectateurs. C’est pour cela que savoir finir devient important. Les séries aujourd’hui ne sont, dans la majorité, plus des sitcoms à la recette répétée. Elles ont aujourd’hui un début, une intrigue et une fin, comme des longs-métrages. Rien d’étonnant en voyant les budgets de ses productions.

C’est pour cela que la fin d’une série est devenue si importante : elle est longuement attendue, teasée pendant des mois, puis analysée en détails. La dernière saison et son épisode final sont ce que vous allez retenir de la série : Heisenberg meurt et il y a une réalité alternative dans Lost.

L’épisode final bouleverse généralement les codes établis pendant de nombreuses saisons : on fait ce qu’on ne fait pas d’habitude, que ce soit en termes de lieux ou de rythme.  Il faut donner au spectateur quelque chose d’autre, de nouvelles sensations, pour garder sa fidélité. L’important est également de trouver un juste milieu entre la surprise et un univers familier pour le spectateur, pour qu’il ne lâche pas la série.

Game of Thrones est cependant un cas à part dans l’univers des séries : plus que l’épisode final, c’est l’épisode 9 qui a longtemps suscité l’excitation des fans, tant il était redouté. Le véritable épisode final ne semblait être alors qu’un épisode de transition entre ce qu’il restait de l’intrigue après la fin du 9 et le début de la prochaine saison, et ce dès la toute première.

Savoir finir

Pour Game of Thrones, l’heure de la conclusion a sonné. Cette dernière saison et son dernier épisode peuvent tout faire basculer. Mais rappelons-nous simplement que la fin d’une série est avant tout son dénouement. L’ultime saison de GoT apportera sans doute son lot de réponses aux intrigues nées du tout premier épisode : la chute de Bran et sa transformation, l’amour passionnel des Lannister qui les mène peut-être à leur propre destruction, sans parler bien entendu de Jon Snow, jadis batard de Ned Stark et aujourd’hui sérieux prétendant au trône de fer.

Malgré la mode récente qui consiste à sortir des remake / suites de séries achevées il y a plusieurs années comme Sabrina l’apprentie sorcière ou Buffy contre les vampires, bien terminer sa série est ainsi devenu une épreuve de taille pour les show runner.

 

Écrit par Sarah Bobb.

 

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