SYNOPSIS

Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans moufter : c’est ce qu’enseigne avec ardeur Paulette Van Der Beck dans son école ménagère. Elle a pour délicate mission de faire de jeunes filles les perles des ménagères. Seulement, ses certitudes vacillent quand elle se retrouve veuve et ruinée. Est-ce le retour de son premier amour ou le vent de liberté de mai 68 ? Et si la bonne épouse devenait une femme libre ?

ENTRETIEN AVEC MARTIN PROVOST ET ARMELLE

Juliette Binoche interprète Paulette Van Der Beck, une directrice d’école ménagère chargée de préparer les jeunes filles à leur emploi de mère au foyer, soumise et souriante. Seulement, voilà, nous sommes en 1968, c’est le point de départ d’une formidable prise de conscience, qui allait accélérer le mouvement d’émancipation des femmes. Et Martin Provost se prête à cœur joie à la comédie féministe où la directrice troque les tailleurs pour les jeans.

Les jeunes filles qui jouent les élèves de l’école Van Der Beck ont toutes les caractéristiques de l’époque, notamment Corinne qui obéit à son destin de fille sacrifiée au bénéfice de son frère qui lui fait des études et elle qu’on marie. Et il y a surtout Annie, le frondeuse, l’émancipée, la première à tenir tête à Paulette. Tous les codes sont réunis pour peindre cette fresque de l’époque où les mœurs voulaient que la femme reste à sa place à entretenir le foyer familial.

L’idée de la comédie provient de cette image véhiculée par des écoles à la fois infiniment drôle et terrifiante. Le réalisateur voulait que le film soit très stylisé, avec des dialogues ciselés, un rythme soutenu et de l’émotion ; qu’il soit plein de cette énergie incroyable qui s’est libérée en avec 68. Il y dans le film tous les marqueurs de l’époque : Adamo, Joe Dassin, Guy Lux… Le grand fossé entre Paris, qui incarnait le rêve absolu, là où tout ce passait, et la province.

LA CRITIQUE DE BAPTISTE

Le Bonne épouse est un film coloré et pétillant qui nous fait voyager dans la France de la fin des années 60 aux portes de Mai 68. Le film ne perd pas en longueur car rythmé par une mise en scène menée par l’énergie de Juliette Binoche qui confirme son talent sous-exploité pour la comédie en entraînant avec elle la poétique et fantaisiste Yolande Moreau qui nous livre de véritables moments de grâce à l’écran. Le film s’articule donc autour de cette véritable quête de liberté, chemin vers l’émancipation des femmes, ne laissant aucun moment de répit au spectateur qui se laisse flotter dans cette douce comédie.

Baptiste Coué