Aujourd’hui, nous vous présentons la nouvelle mini-série à succès produite par Allan Scott et Scott Frank, le Jeu de la Dame ou The Queen’s Gambit dans la version anglaise, mise en ligne en octobre dernier sur la plateforme Netflix. Inspiré du roman éponyme de Walter Tevis, le Jeu de la Dame suit l’histoire d’une jeune prodige des échecs, Elizabeth Harmon.
La mini-série débute sur une scène qui préfigurera l’intrigue principale de l’histoire. Beth Harmon, qui se réveille en sursaut, dans la baignoire de sa chambre d’hôtel de luxe parisien, en entendant toquer à sa porte. À la vue de l’état déroutant de sa chambre, elle ouvre la porte pour découvrir un employé de l’hôtel qui vient la chercher. S’habillant précipitamment et prenant quelques pilules, elle sort de la chambre et rejoint une salle de l’hôtel où une horde de journalistes l’attend déjà. Arrivée, elle s’assoit face à son adversaire Vasily Borgov, grand maître des échecs soviétique. A ce moment-précis, elle retourne 10 ans en arrière, là où tout a commencé.
Orpheline à 9 ans, Beth intègre un orphelinat après le décès de sa mère dans un accident de voiture. Là-bas, elle fait la connaissance de Monsieur Shaibel, le concierge de l’établissement, qui sera son premier adversaire et celui qui lui apprendra à jouer aux échecs. Beth, comme toutes les autres orphelines, a pour obligation de prendre des pilules toutes les semaines dont une pilule verte, un tranquillisant, qui deviendra très vite une de ses fidèles addictions. Sur les conseils d’une amie, Beth prend les pilules vertes le soir. Cela lui permet de matérialiser sur le plafond de sa chambre, un échiquier avec des pions qu’elle manipule à sa guise afin de créer et rejouer ses parties avec Monsieur Shaibel. Celui-ci, ayant remarqué le talent de la jeune orpheline, décide d’appeler son ami responsable du club d’échecs du lycée voisin et c’est ainsi que débuta la carrière de Beth.
La complexité du personnage de Beth, interprétée par la magnétique actrice Anya Taylor-Joy, rend ce personnage attachant, parfois inquiétant. Entre addictions de toutes sortes et la démence qui grandit avec elle, Beth nous transporte dans une Amérique des années 50 où les femmes sont encore mises de côté. À travers son ascension dans le monde fermé des échecs, Beth représente une nouvelle fois une figure forte de la réussite féminine de son époque.
Nous pouvons apprécier toute la complexité de ce personnage haut en couleur dans les parties d’échecs. Un regard intense et captivant nous plonge dans un univers de 64 cases scénarisé et réalisé par deux experts en la matière. Bruce Pandolfini, professeur d’échecs et Garry Kasparov, grand joueur d’échecs mondialement connu, ont prêté main forte à la réalisation des scénarios des combats d’échecs pour un rendu des plus palpitants.
Les fortes audiences sur Netflix démontrent de la popularité de la mini-série auprès d’un public amateur d’histoires autant envoûtantes que saisissantes. Le suspense nous tient en haleine jusqu’à l’épisode final.
Lisa Lammoglia