Retrouvez le détail de nos critiques du festival !

Irréductible de Jérôme Commandeur – Grand Prix du Jury OCS « Votre ratatouille de la semaine dernière coule encore dans ma gorge. » Casting formidable et inattendu : Christian Clavier, Valérie Lemercier, Gérard Darmon, Pascale Arbillot, Laetitia Dosch, Jérôme Commandeur

Un voyage au pays de la fonction publique française. Irréductible est un film poétique, coloré, et doux. L’humour y est délicat et naïf, comme le personnage principal incarné par Jérôme Commandeur, un homme d’une sensibilité très moderne. S’accrochant désespérément à son emploi tranquille de fonctionnaire, il profite des derniers avantages que lui procure sa situation pour mener en bourrique sa cheffe qui tente tout pour le forcer à quitter l’administration en le mutant dans les « pires endroits ». Il finira par découvrir tout un panel de métiers de la fonction publique, au milieu de paysages très variés et colorés (de Limoge jusqu’au pôle Nord), qui le rendront plus tolérant en le poussant à s’engager et à toujours faire preuve de plus d’inventivité. Irréductible est un réel parcours initiatique, à l’issue duquel triomphent la tolérance, l’amour, et la joie. Un film irrésistible, notre coup de cœur du festival.

Sortie : 29 juin 2022

 

La Brigade de Louis-Julien Petit avec Audrey Lamy et François Cluzet

François Cluzet : « Il n’y a pas de bons et mauvais acteurs, il n’y a que de bons ou mauvais partenaires. »

La Brigade est un film inspirant et bienveillant, qui suit une cuisinière talentueuse peinant à réaliser son rêve d’ouvrir un restaurant. Contrainte d’accepter un poste de cantinière au sein d’un foyer de migrants mineurs non accompagnés en situation irrégulière, elle s’attache finalement aux jeunes pour lesquels elle devient une mentor. Le film joue avec la sensibilité du spectateur à coups de longues images fortes sur musique triste. Il en résulte un message, certes beau et fédérateur, lequel porte sur l’inclusion et la solidarité, mais qui semble dès lors forcé et un brin artificiel. Le film s’apparente à un documentaire à certains moments en renseignant quant aux conditions de vie, et à l’incertitude de l’avenir de ces mineurs de bonne volonté face à une administration sans scrupule. De plus, certains des acteurs choisis ont eux-mêmes été migrants, ce qui apporte de l’authenticité. Malgré un schéma et un arc narratif peu original, cette comédie sociale fonctionne bien, notamment grâce à l’interprétation bluffante d’Audrey Lamy dans un rôle assez éloigné de ses habitudes. Celle-ci a une pêche d’enfer et un dynamisme électrisant ! Son prix de l’interprétation féminine est 1000 fois mérité.

Sortie : 23 mars 2022

 

On sourit pour la photo de François Uzan

Thierry passe ses journées à entretenir une collection de photos de famille. Il a du mal à couper le cordon avec le passé qu’il glorifie, tandis que l’ennui grandit dans son couple. Quand sa femme lui annonce qu’elle le quitte, il entraîne toute la famille dans un voyage en Grèce, qu’ils avaient déjà effectué 20 ans auparavant, et essaye de recoller les morceaux. Sur fond de paysages grecs grandioses, On sourit pour la photo est un film touchant, aux multiples rebondissements, alimenté par le comique de situation. Nous ne pouvons que recommander ce film good vibes, d’autant plus émouvant qu’il rappelle des situations vécues par toutes les familles. Le casting est particulièrement convaincant : Jacques Gamblin, Pascale Arbillot, Pablo Pauly, et Agnès Hurstel remportent le prix spécial du jury parrainé par Hiventy. Un film enivrant et rafraîchissant. Vivement l’été ! Sortie : 18 mai 2022

 

Court-métrage – Erratum de Giulio Callegari avec Aurélia Petit, et Xavier Lacaille (connu pour son rôle de Samy dans la série « Parlement »)

« Quidquid latine dictum sit, altum sonatum » (Quoi qu’on dise en latin, ça sonne profond)

Une prof d’archéologie et son élève découvrent une inscription anachronique sur la fresque antique d’un site de fouille. Plongeant dans des théories absurdes et irrationnelles, Florence cherche à tout prix à expliquer cette inscription … Jusqu’à frôler le burn out. On retiendra un court-métrage hilarant, qui invite à accepter l’inexplicable pour mieux apprécier la beauté du mystère.

 

Court-métrage – Je joue Rodrigue de Johann Dionnet avec Johann Dionnet, Elisa Ruschke, et Constance Carrelet.

Afin de la séduire, Stéphane fait croire à Fanny qu’il joue Rodrigue dans le Cid. Il n’est en réalité que le piètre comédien d’une petite pièce comique. Stéphane se trouve alors face à un dilemme cornélien : entretenir le mensonge, et risquer de perdre Fanny, ou lui avouer et la perdre immédiatement. Mordue de théâtre, j’ai adoré ce film finement construit qui rend hommage aux tragi-comédies cornéliennes.

 

Laurene Derveaux et Annabelle Sylvain

Categories: Critiques